«Nous ne faisons pas le
choix des écologistes qui consiste à dire qu’il faut sortir du nucléaire (...).
Ce n’est pas le choix que fait le gouvernement : le gouvernement veut sortir du
tout nucléaire, il y a une grosse nuance». C’est de la parodie de Sacha Guitry « contre les femmes, tout contre ». Un beau
sujet de dissertation : la différence est dans le tout qui n’est pas rien
même si le rien est un tout. Au secours, Raymond (Devos) !
«Nous devons maintenir nos savoir-faire technologiques et notre
sécurité énergétique par le nucléaire mais en même temps réduire sa part» dans le mix-électrique français.
Il serait grand temps que l’on
reconnaisse le génie dont ont témoigné les ingénieurs de notre pays et le
dynamisme des institutions comme le CEA et EDF, entre autres. La réalisation du
programme nucléaire français a fait faire des progrès considérables, ignorés,
dans de très nombreux secteurs de la mécanique, de la métallurgie, de la
thermodynamique, de la recherche fondamentale et appliquée, de l’informatique,
de l’engineering, etc … Hélas, en annonçant la fin précoce du nucléaire, en
réduisant les effectifs, en stoppant les recrutements, le vivier humain a fondu
et des pans entiers de l’industrie se sont écroulés. Alors que la France pouvait
occuper une position majeure au niveau mondial, les marchés de construction de
centrales, de retraitements de déchets (Sellafield) à travers le monde lui
filent entre les mains. Merci Mme Voynet (planquée dans un poste très lucratif,
Inspectrice Générale des Affaires Sociales, après avoir été ministre, sénatrice).
Cela n’empêche pas la Royale Ministre de déclarer que « pour assurer la sécurité du nucléaire, il faut programmer la construction d’une
nouvelle génération de réacteurs, qui prendront la place des anciennes
centrales lorsque celles-ci ne pourront plus être rénovées», au
grand dam, évidemment, des élus d’EE-LV et des ONG anti-nucléaires. Après le
scandaleux et couteux épisode du surgénérateur Superphénix de Creys Malville, on
va faire passer l’épopée de l’EPR en pertes et profits (quelques milliards !),
reprendre des travaux d’avant-garde hélas abandonnés, réactiver les centres de
recherche et les centres techniques. Qui va financer ? Mais avant tout, le
capital humain est dispersé et il faudra beaucoup de temps et d’efforts pour
former une nouvelle génération ! Et ceci s’inscrit dans le contexte
inquiétant d’Areva empêtré dans des problèmes (scandales) majeurs liés aux
achats dispendieux de mines d’Uranium en Afrique … exemptes de minerais uranifères !
Il sera probablement, sinon certainement, plus simple et moins couteux d’acheter
nos nouveaux réacteurs à la Chine d’autant qu’ils détiendront les principaux
brevets ! Quel gâchis ! Évidemment, personne n’est responsable !
Reconnaissons
malgré tout à la Ministre un certain courage et une vision raisonnée des
problèmes de la sécurité énergétique du pays.